dimanche 1 novembre 2015

La Guerre des images

Bon baiser de Mexico, dessin numérique


Oublier les pinceaux , les tubes, la peinture, les pigments et la toile. Peindre, sans peinture. Avec les outils d'aujourd'hui : un clavier, une souris, un écran d'ordinateur et un logiciel de traitement d'images. Aller sur la toile virtuelle pour y chercher, des images toutes faites, des ready-made d'images, qui deviendront des sujets de toiles réelles. A quoi bon imaginer de nouvelles images, le monde en regorge. Plutot prendre des images qui témoignent de la réalité du monde, des images du photojournalisme qui montrent la violence du monde tel qu'il va.
"Baiser aviaire", dessin numérique 

Comment faire de la peinture sans peinture, du dessin sans papier ni crayon ? 

Comme d'autres se rendaient autrefois sur le motif, chevalet sous le bras face au paysage, Jean-Paul Sportiello, pirate d'images et peintre du monde tel qu'il va, erre sur le web à la recherche des images-reflets de son temps. Sur le « toile », trouver le sujet de ses « toiles ». Le web sera ma Saint-Victoire à moi.

A l'ère du virtuel et de la dématérialisation, je pratique la peinture factice pour peindre des images du monde. Ca ressemble à une surface peinte, mais la matière picturale est une illusion. Ca ne sent pas la peinture, ça ne salit pas les doigts. Un genre de peinture générique mais avec ses effets de transparences liquides des couleurs, de traits de pastels ou de crayons, d'épaisseur des coups de pinceaux. Jusqu'à la profusion extrême, le bouillonnement de la couleur.
L'orphelin, dessin numérique d'après une photo de Alaa Marjani-Associated Press


Dans le bocal de l'écran, le graffiti de la photo d'actualité, du document d'histoire s'exprime par un déchaînement lent de couleurs, ratures, signes (sphères, croix, griffonage...). La guerre des images est déclenchée. Il faut faire feu de toutes lignes. Au hasard en aveugle.
Dessiner avec une souris n'a rien de confortable. Le contrôle est difficile ; c'est ce qui en fait tout le sel. Le hasard et l'accident s'en donnent à cœur joie. Sans calcul, ni préméditation. Place à l'improvisation du « comme ça vient et jusqu'où ça va ». Le travail de la peinture peut commencer, sans peinture.  

Le peintre s'est transformé en chasseur d'images. Comme un pirate du web, il passe à l'abordage. Il s'en empare pour mieux les grimer, les graphiter, les maquiller, les balafrer des couleurs, les badigeonner de traits et de tâches, les enduire, les maculer, les « mercurochromiser », panser leurs plaies de violence. Copier-coller, enregistrer-sous, supprimer la couleur comme on enlève la vie, comme on vide le corps de son sang et puis déclencher la guerre des images.
Yes we can - dessin numérique

Passer ensuite à la phase d'embaumement de l'image. Par la magie du trait repeindre la réalité, comme un enfant qui remaquillerait le réel en lui redonnant ses propres couleurs. Comme un chirurgien « esthétique », inciser l'image, l'entailler de couleurs avant de badigeonner la plaie de couches quadrichromiques. Apaiser, soigner. Guérir par l'art.
En toute naïveté se faire chaman, guérisseur du monde. 
 
Au commencement était la cruauté, le verbe prendra son mal en patience.
Au bout de cette alchimie de la couleur et du graphisme, il s'agit d'opérer un détournement total. L'image désormais dit autre chose. Elle commence à dégager des sens multiples et superposés. Elle raconte des morceaux cryptés de ma propre histoire.

                                 Tarifs

Ces œuvres numériques sont imprimables sur toutes sortes de supports : bâche, papier, plastique etc.
Un tirage sur bâche (180 mg) est de 200 euros le m2.
Prévoir un système d'accrochage ou un encadrement.

Contact : jean-paul.sportiello@wanadoo.fr

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